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Irak 2014

Sîlemanî

Ce pays offre de bien jolis paysages de montagnes entrecoupées de plaines couvertes de céréales déjà mûres à la mi-mai ou de grands lacs de barrage aux reflets bleus. Les qualités d’accueil et d’aide de ses habitants sont remarquables. Sans l’obstacle de la langue - ils en parlent deux ici, mais nous n’en connaissons aucune - nous aurions pu échanger librement partout. Il suffit parfois d’être arrêté au bord de la route pour qu’un automobiliste vienne voir si l’on a besoin d’aide. Il est même arrivé que l’un d’eux s’exprime correctement en français, il l’avait appris en tentant à trois reprises de franchir la Manche en clandestin à Calais avant d’être à chaque fois refoulé par nos autorités toujours promptes à renvoyer les personnes en situation irrégulière. Ce jour-là, nous commencions à désespérer de trouver le Musée archéologique de Sîlemanî où nous nous trouvions, un musée petit et pourtant remarquable pour ses collections et stationnions en double file dans une avenue très passante lorsque le chauffeur d’une voiture est venu proposer son aide, il avait reconnu une plaque d’immatriculation française. « Bien » garé comme nous l’étions, nous avons pu bavarder un bon moment avant qu’il demande ce que nous cherchions. Il ne connaissait pas le musée non plus mais lui savait demander dans les magasins et restaurants des alentours et n’a pas tardé à nous proposer de le suivre. C’était tout près dans le morceau d’avenue que nous n’avions pas pu explorer en raison d’un passage souterrain. Il est même allé jusqu’à trouver un emplacement de stationnement pour nous. Très satisfait, il est reparti sans accepter la moindre compensation. Dans ces conditions, nous n’avons pas hésité à laisser le camping-car où bon nous semblait pour nos visites. Ce soir, arrêt entre un petit magasin et une série de petits entrepôts, devant une maison vers la sortie d’un village.

Au matin, grand soleil. Partout on s’active déjà. Au moment où nous sortons, un homme vient vers nous pour nous offrir le petit déjeuner dans sa famille… Quel regret de n’avoir passé que trois jours ! Nous étions en effet pressés de poursuivre notre route en raison des dates du visa pour le pays voisin. Il faudrait revenir, malgré l’éloignement, les événements et l’image dont souffre le pays.