Retour aux billets

Iran 2014

Confection des sacs noirs

Pour nous, deux noms de villes sont attachés à la cette tâche, Yazd puis Esfahan (Ispahan). Pourquoi ces deux villes et pas d’autres ? Le hasard, les deux fois, la visite de la grande mosquée nous a amenés dans une partie du bazar de la ville propice à ce type de découverte.

Yazd. Marcher sur le trottoir de gauche de la Tour de l’horloge vers cette mosquée fait longer toutes sortes de commerces. Quoique l’endroit soit touristique et que la densité en magasins où l’on vend des articles pour les touristes soit élevée, bon nombre de marchands de tissu ont pignon sur rue et, parmi eux, la plupart sont spécialisés dans les tissus noirs. Les échoppes sont petites mais pleines à craquer. Tout autour, à l’intérieur, les rouleaux soigneusement empilés atteignent le plafond, le vendeur et les clientes comblent l’espace libre à un tel point qu’il n’est pas facile d’y jeter un œil. Impressionnante, la diversité des tissus est indescriptible. Bien que tous noirs, ils sont travaillés de façon à offrir des reflets chatoyant sur un fond mat. Ces reflets, peu perceptibles au repos sur les rouleaux, se découvrent dès que tissu est en mouvement. Il est intéressant de voir combien une sorte de « mode officielle » stricte stimule l’imagination et la créativité.

Esfahan, entrée du bazar en direction de la mosquée en question. De part et d’autre, des commerces de vêtements et de tissus débordent sur la petite place pour présenter leurs marchandises. Magasin le plus proche de la porte, côté droit, une demi-douzaine de mannequins au visage blanc bien maquillé donnent à voir des modèles. Le tissu noir couvre les cheveux et tombe sur le corps. Nous approchons et commençons à bavarder avec un vendeur, il est tôt, les clientes ne sont pas encore au rendez-vous. Nous avons droit à un exposé complet sur le sujet. La qualité des tissus, aussi variés qu’à Yazd, a une lourde incidence sur leur prix. Ici, on vend du tissu mais on peut aussi, à la demande, faire le vêtement, d’où le nombre de catalogues à disposition. L’un d’eux expose, photos à l’appui, des réalisations caractérisant les pays qui ont adopté ce type de vêtement. Les prix de base sont modestes, ils peuvent atteindre des sommets selon les tissus et les éléments décoratifs ou de façon introduits.