Aveu d’ignorance : je ne savais Padoue
L’anecdote pourrait en effet commencer à Padoue. Cela se passait le 9 avril 2012. Passant par Padoue, nous visitons. De Padoue, nous ne connaissions que Saint-Antoine, de nom bien sûr. Ici, il est simplement appelé le Saint (il Santo). Nous n’en saurons guère plus, le sujet ne nous passionnant pas. Le Saint en question a sa basilique (la basilica del Santo), une vaste bâtisse en brique. Le saint en question a aussi généré tout un commerce à base religieuse. Des roulottes sont installées devant la basilique, piazza del Santo – parce que le Saint a aussi sa place –, des magasins ont envahi la rue Beato Luca Belludi, proposant presque tous des souvenirs liés au Saint, des petites statues de bureau à 3 euros aux grandes à 13 euros, donnant toutes le Saint à voir dans la même position ou presque la même puisqu’il faut bien avouer qu’il porte l’enfant Jésus, pour les unes, sur le bras droit et, pour les autres, sur le gauche. Le visage est celui que chacun lui connaît, celui que l’on voit dans la majorité des églises, à croire qu’une photo prise de son vivant nous est parvenue. À ses côtés, des Christ, des cierges, des anges en porcelaine, des vierges Marie… leur nombre est impressionnant, inversement proportionnelle à l’intérêt que présente l’ensemble. Une des chapelles de sa basilique lui est consacrée. Son tombeau, une œuvre d’art en haut de marches, attire les fidèles, les croyants et les curieux. La partie visible du rite consiste à monter les marches et à toucher le tombeau. Le but ? On dit d’ordinaire que le Saint aurait le pouvoir de retrouver des objets égarés ou de redonner la santé…
Ce printemps, cinq ans plus tard, voyage au Portugal. À aucun moment, je n’avais envisagé qu’avec un nom pareil, le Saint pouvait être Lisboète ni, pour aller plus loin, qu’il ne s’appelait ni Antoine ni de Padoue mais Fernando Martins de Bulhões.