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Espagne 2019

Nervión

Vendredi 22 mars

Après deux jours de visite, nous quittons Gasteiz (Vitoria), la capitale du Pays basque espagnol. Cap à l’ouest par des petites routes. Un écueil toutefois à Subijana-Morillas où la route que j’avais envisagé de prendre est non seulement interdite à la circulation mais de surcroît d’un gabarit rédhibitoire en largeur, hauteur et longueur pour le camping-car ! Pas grave, nous passons sans encombre plus au sud par Salinas-de-Añana pour rejoindre la route vers le nord en direction de Bilbo (Bilbao) et nous arrêter dans le parc du Monte-Santiago à une pointe de la Castille. Nous y avons programmé une balade au Salto del Nervión.

Pour qui ne saurait pas, le Nervión est le fleuve dont l’estuaire arrose Bilbo et son port. Pas très long, il descend de la cordillère Cantabrique à l’océan sur un axe presque exactement sud-nord. L’autre mot, salto, toujours pour ceux qui l’ignoreraient, doit évoquer des figures artistiques en sport. On dirait saut et il s’agit bien d’un saut du Nervión, une cascade d’une hauteur de chute fantastique.

Quelques kilomètres de piste amènent au parking de départ des randonnées. Un balisage impeccable fait traverser des forêts de feuillus en plein éveil printanier par un chemin tortueux qui finit par en sortir et conduire au belvédère de la cascade. Celui-ci a été construit au-dessus du vide au sommet de la falaise. La hauteur est réellement impressionnante, plus de 200 m de falaise verticale dont la base, en forte déclivité est constituée d’éboulis. D’ici, à une vingtaine de mètres, l’arrivée du Nervión est parfaitement visible, une sorte de chenal dépourvu de végétation d’un mètre de profondeur et deux ou trois de largeur. Un regret : nous sommes en fin de journée et le soleil n’éclaire plus la falaise sous nos pieds, cette absence est heureusement compensée par un ciel clair et une atmosphère pure. La fascination qu’exercent les rares cascades de cette hauteur, de la descente vertigineuse dans le vide est si grande que le regard semble y adhérer au point d’avoir du mal à s’en détacher. C’est une chance de pouvoir en admirer une d’autant plus qu’ici, comme je l’ai dit, celle-ci est vraiment verticale et non en escalier.

Évidemment, s’il y avait eu de l’eau, elle nous aurait plu davantage.