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Tadjikistan

Dimanche 15 juillet 2007, après-midi, Istaravshan

À la sortie sud de Khudjand, la route quitte rapidement la vallée du Syr-Daria et ses terrains bien irrigués plantés de coton et de cultures maraîchères pour retrouver un paysage semi-aride. Elle s'élève un peu dans l'étroit passage entre l'Ouzbékistan et le Kirghizistan.

Direction Istaravshan.

Premier arrêt sur une colline à l'entrée de la ville pour admirer une reconstruction de porte d'une forteresse sogdiane. Nous sommes dimanche : des couples de mariés se succèdent pour de traditionnelles photos devant la porte. La ville dont on observe une partie depuis cette hauteur n'est pas jolie, sans doute vaudra-t-il mieux y aller, ce que nous faisons.

Deuxième arrêt : rafraîchissements à une terrasse.

Première visite, celle d'une mosquée dans la partie basse du centre. L'ensemble, simple et aéré, comporte des faïences et des piliers en bois.

Avec le minibus, nous pénétrons dans le centre-ville, un réseau inextricable de ruelles étroites bordées de murs en torchis et de maisons sans autre ouverture côté rue qu'une grande porte en fer. Heureusement, nous sommes les seuls à circuler de cette façon. La medersa que nous cherchons se trouve au sommet d'une colline. On imaginait qu'il suffisait de monter, mais c'est si compliqué que nous devons demander notre route à plusieurs reprises et que nous finissons par prendre un passant pour nous y conduire ! La merdersa Sultan Abdulatif occupe pourtant bien le sommet. Sa lourde porte en bois sculpté laisse entrevoir l'intérieur. La place calme et ombragée à cette heure-là inciterait à l'arrêt mais il nous faut avancer.

Au lieu de prendre la voiture pour la descente, nous préférons aller à pied. Ce n'est pas plus difficile que de trouver le sommet, il suffit de descendre, directement et au moins ne sommes nous pas limités par l'étroitesse de la rue ! Des étrangers en visite est sans doute un phénomène rare. Les rues si désertes à la montée, ce ne sont pas les mêmes, mais elles se ressemblent, paraissent plus animées. Après quelques pâtés de maisons, des portes s'ouvrent, on nous regarde. On ne décèle pas la moindre animosité, plutôt beaucoup de curiosité, les appareils photos peinant à faire détourner quelques regards. La rumeur nous précède.

Devant l'une de ces grandes portes se trouve plus de monde. Rapidement nous sommes invités. On y fête une circoncision. Dans la cour intérieure, des femmes âgées sont attablées avec d'autres. D'autres personnes s'affairent un peu partout : préparatifs, vaisselle... tandis que de nombreux enfants courent en tous sens . Tous semblent enchantés de notre visite. Plusieurs générations sont là. Si les personnes âgées ne sont pas de la famille, elles ont été invitées en voisines, par respect. Les grands parents du jeune garçon sont encore jeunes. Son père est là, mais pas sa mère qui ne doit pas sortir de plusieurs jours. Il y a trop de monde pour réussir à établir les liens entre eux.

En quelques instants on nous installe des chaises et une table que se couvre rapidement de trois couches de plats divers qu'on nous invite à manger. L'empressement des hôtes est impressionnant. Nous avons droit à des sucreries, des plats cuisinés, des gâteaux et des boissons, impossible de toucher à tout .

Un peu plus tard, pour les danses et la musique qui les accompagne , la maîtresse de maison qui est allée passer un costume plus traditionnel cherche à nous faire suivre leurs gestes et leurs pas en rythme. Pas évident, non que le rythme soit rapide, mais les mouvements nous sont inconnus.

Le temps qui semble immuable dans cette cours intérieure coupée du monde continue hélas à passer et nous devons bientôt quitter cette agréable assemblée. Est-il nécessaire de préciser que c'est accompagnés d'une foule importante que nous terminons la descente et retrouvons notre minibus ?

Nouveau départ : notre lieu de résidence aujourd'hui est à l'extérieur de la ville. Nous la quittons par une vallée encaissée verdoyante et arrivons après quelques kilomètres à un ancien village de vacances pour apparatchiks. Des maisons dans la verdure, le cadre est agréable. Nous y faisons de nouveau quelques rencontres, prenons le repas à l'extérieur où la température est tout à fait agréable, l'altitude tempérant un peu. L'intérieur des maisons est rustique, les installations sanitaires surtout : de l'eau partout, impossible à arrêter, et de toutes façons, tout fuit ! Heureusement, seul le bruit des fuites parvient aux oreilles dans les chambres !